1. Le piège des niches fiscales : le rendement contre le risque ?
2. La loi Pinel : opportunité ou arnaque ?
3. Les jeunes entreprises innovantes
4. Dispositif Girardin : tonnerre sous les tropiques
5. Les dispositifs grand public à moindre risque fiscal
6. Les conséquences sociales et publiques
7. Conclusion
1. Le piège des niches fiscales : le rendement contre le risque ?
On appelle niches fiscales les différents dispositifs de défiscalisation. Ce sont des mécanismes fiscaux qui permettent aux contribuables de réduire leur impôt sur le revenu en échange d’un investissement ciblé et d’engagement bien précis, voire trop précis. Vous l’aurez compris, on ne parle pas ici de charité : l’État français délègue une mission d’intérêt public à des investisseurs privés en leur offrant un avantage fiscal incitatif.  
Les niches fiscales, il en existe plus de 470 en France pour couvrir pléthore de secteurs : logements, développement économique outre-mer, protection du patrimoine, etc.  
Une aubaine pour les Français cherchant à réduire leurs impôts tout en participant au soutien économique d’un secteur ou d’une zone géographique. Malheureusement, on trouve parfois un loup dans la bergerie : la promesse de rendement fiscal ne peut pas occulter des risques réels pour les investisseurs.  
Non-conformité des biens, marchés locaux saturés, intermédiaires insuffisamment rigoureux, montages financiers abusifs et autres remises en cause par l’administration fiscale sont autant d’ombres au tableau de la défiscalisation.  
Une fatalité ? Pas nécessairement. Encore une fois, pour jouer au jeu, il faut connaître les cartes, avec leurs avantages et leurs inconvénients. 
Chiffres clés
En France, on compte plus de 470 niches fiscales recensées pour un coût total estimé à 83,3 milliards d’euros en 2024, soit 3,1 % du PIB (ministère des Finances). 
Selon le rapport IDOS Research 2024, la France se hisse sur la plus haute marche du podium en matière de dépenses fiscales ciblées... mais est aussi le pays le plus exposé aux contentieux liés à ces dispositifs. 
2. La loi Pinel : opportunité ou arnaque ? 
Fonctionnement du dispositif
La loi Pinel voit le jour avec la loi de Finances 2015 en remplacement du dispositif Duflot, lui-même héritier du dispositif Scellier. Oui, c’est Game of Thrones version fiscalité. Ce dispositif prévoyait un avantage fiscal prenant la forme d’une réduction d’impôt sur le revenu pour les contribuables faisant l’acquisition d’un logement neuf pour le mettre en location. On pouvait ainsi bénéficier d’une réduction indexée sur la durée d’engagement locatif :
- 12 % du montant investi sur 6 ans,
- 18 % sur 9 ans,
- 21 % sur 12 ans.
Plusieurs plafonds et de nombreuses contraintes cadrent l’investissement : pas plus de 300 000 euros et 5 500 euros/m², une mise en location à destination de contribuables dont les revenus ne dépassent pas un certain seuil et qui doivent utiliser le logement à titre d’habitation principale. 
L’objectif ? Stimuler la construction de logements neufs et encourager l’investissement locatif dans les zones en tension. Ces zones, sobrement appelées A, A bis, B1, B2 et C regroupent différentes villes et métropoles françaises. Chacune a des loyers encadrés. C’est là la principale contrepartie et l’alignement social de ces dispositifs : l’investisseur accepte de louer moins cher (20 à 30 % de décote sur les loyers) à des personnes ayant des revenus limités. 
Le Pinel a un cousin, qui s’appelle le Denormandie et qui lui concerne l’immobilier ancien. Il impose de faire un montant minimum de travaux qui eux-mêmes doivent répondre à des critères supplémentaires… On voit bien que la liste de vérification s’allonge 
En 2023, plus de 1 logement neuf sur 3 avait ainsi été vendu à des particuliers via le dispositif Pinel. Pourtant, ce dernier s’éteint fin 2023, remplacé par le Pinel+ (la bataille pour le trône de fer fait rage, on vous dit !). L’occasion pour la loi de défiscalisation de resserrer ses critères d’éligibilité tout en baissant les réductions d’impôt proposées. Depuis le 1er janvier 2025, il n’est plus possible de réaliser de nouveaux investissements en Pinel ou Pinel+. Pourquoi en parler, alors ? Car le Pinel subsistera encore de nombreuses années (jusqu’en 2036) et il nous a beaucoup appris sur les dérives potentielles des dispositifs similaires. 
Les déconvenues et risques réels
On entre dans le vif du sujet : les désillusions et tensions fiscales. Force est de constater que Pinel brille dans ces deux domaines.
Des loyers qui sortent du cadre
Les loyer Pinel sont plafonnés selon la tension locative de la zone où il se situe, dépend de la mesure du logement loué et de ces dépendances et les revenus du locataire ne doivent pas dépasser des seuils réglementés. Le fait d’appliquer un loyer supérieur au plafond entraine la nullité de tout le dispositif s’il a lieu au démarrage et la nullité de la période de dépassement s’il a lieu en cours. 
Le diable est dans les détails et les grains de sable nombreux : si vous avez eu la mauvaise idée de louer le parking séparément problème de plafond, si vous avez confondu (pour une même surface) la notion de balcon et de terrasse (le fameux 340 du BOI-IR-RICI-230-20-20) – avouez que c’est subtil et qu’il faut vraiment aimer la littérature pour se fader le BOFIP – problème de surface et donc de plafond. 
Si vous avez réévalué le loyer selon l’indice d’indexation des loyers et qu’il dépasse le plafond lui-même réévalué mais pas forcément au même rythme, problème de plafond. Si votre locataire (voire son parent pour le cas d’un étudiant) n’utilise pas l’habitation à titre de logement principal, raté vous sortez du dispositif. Si vous n’avez pas vérifié les revenus du locataire, problème. Si vous n’avez pas à trouver de locataire pendant plus de 12 mois, c’est raté aussi. Sans compter les critères environnementaux, à respecter sur le bâtiment (Pinel+, Denormandie). Voilà ce qu’on voulait montrer, c’est que le risque de redressement est élevé. 
Au global, vous faites généralement confiance à votre agent immobilier. Au pire vous pouvez vous retourner contre lui. À voir. Encore faut-il avoir préciser dans le mandat de gestion locative que votre bien était un bien Pinel.  
Des prix d’achat dopés
C’est le moment : vous vous lancez dans votre premier investissement immobilier locatif. Vous entendez parler du Pinel et vous décidez de faire d’une pierre deux coups. Problème : les programmes Pinel sont souvent vendus 15 à 30 % plus chers que des biens équivalents hors dispositif d’après la DGFiP et l’UFC-Que Choisir. 
Un surcoût expliqué par la captation de l’avantage fiscal par les promoteurs et les intermédiaires, plutôt que par l’investisseur. Business is business.  
Cerise sur le gâteau, les logements peuvent également subir une jolie décote à la revente, à hauteur de 20 à 30 %, en particulier dans les zones où la demande est faible. On vous le dit, les personnes qui ont fait des plus-values sur un Pinel, ce n’est pas si fréquent, en marché haussier pourtant. À qui profite le Pinel, pas qu’à vous. 
Dead Zone
Comme indiqué précédemment, investir en Pinel revient à acheter un bien dans une zone prévue à cet effet. Problème, la carte des zones tendues (A, A bis et B1) n’a pas toujours suivi la dynamique démographique française. Exemple, des communes comme Tarbes ou Rodez sont restées éligibles alors que leur taux de vacance locative était supérieur à 9 %. 
Mais l’inverse fonctionne aussi : certaines agglomérations étaient en réelle tension (on pense à Rennes ou Montpellier) mais ont vu leurs plafonds de loyers jugés trop bas pour être attractifs pour les investisseurs. 
Qui veut une requalification fiscale ?
Rien que le terme fait peur. En cas de non-respect des conditions initiales, l’administration fiscale peut tout bonnement annuler votre réduction d’impôt. D’après la DGFiP, plus de 15 % des dossiers Pinel contrôlés entre 2019 et 2022 ont connu une remise en cause partielle ou totale de l’avantage fiscal.  
Non-respect du délai de mise en location, du plafond de ressources des locataires ou encore de la qualité énergétique du bien, toute incartade est immédiatement punie par le fisc. Les montants récupérés atteignent parfois plusieurs dizaines de milliers d’euros. En prime, des pénalités de retard sont appliquées. Histoire de. 
Touche pas à ma renta !
Un investissement immobilier locatif classique affiche en moyenne une rentabilité nette de 4 à 5 %. En Pinel, ce taux passe à 2-3 % selon les Notaires de France. Ouch. Histoire d’enfoncer le clou, intégrer la fiscalité à la revente du bien et les périodes de vacance locative offre un rendement réel de... 1 % dans certaines zones. 
De quoi conduire plusieurs courtiers à déconseiller le Pinel sur sa fin, jugeant que le rapport risque/avantage fiscal n’est plus favorable. 
Études de cas et jurisprudence
Depuis 2020, Pinel a eu son lot de litiges : non-conformité des logements, non-respect des plafonds de loyer, location à un proche non-éligible, etc. Voici quelques études de cas pour mieux comprendre ces litiges et les requalifications qu’ils entraînent.
Non-conformité énergétique et logement inachevé :
Un rapport de la DGFiP sur les dispositifs fiscaux immobiliers en 2023 indique que plus de 1 200 réductions d’impôt Pinel ont été annulées en 2023, principalement pour non-conformité énergétique ou non-achèvement dans les délais légaux. Pour rappel, le logement doit être conforme aux normes RT 2012 ou RE 2020 et être disponible à la location 30 mois après la déclaration d’ouverture de chantier. 
Dans de nombreux cas recensés, les logements livrés n’avaient pas obtenu le label énergétique exigé au moment de la mise en location. Par exemple, un investisseur à Lyon avait dû rembourser 28 000 euros au fisc pour absence d’attestation énergétique conforme au moment de la déclaration. 
Location à un proche non-éligible (CAA Bordeaux) :
Autre exemple de non-respect des conditions du Pinel : un contribuable avait loué son logement Pinel à sa fille, dont le revenu fiscal de référence dépassait le plafond de 5%. Malgré la bonne foi indiquée dans le rapport, le juge a confirmé la reprise totale de l’avantage fiscal octroyé au père, considérant que la loi ne prévoit aucune marge d’appréciation sur les conditions de ressources.  
Pour conclure, il est également intéressant de constater que plusieurs décisions mettent aussi en cause les vendeurs ou conseillers en gestion de patrimoine, accusés d’avoir omis d’informer les investisseurs sur les risques de requalification. L’occasion pour l’Autorité des Marchés Financiers de rappeler que les dispositifs de défiscalisation doivent être présentés avec leurs risques et non comme des placements garantis. On n'a rien sans rien. 
Ce qu’il faut en tirer  
On l’a dit, on ne peut plus investir en Pinel. Pourtant, les enseignements à tirer du dispositif sont nombreux :  
- Vérifier la tension locative réelle : consulter les données INSEE ou l’Observatoire CLAMEUR. Klemo vous mettra à disposition un outil d’analyse prospective très bientôt.
- Simuler la rentabilité nette après impôts : intégrer dans le calcul le prix au m² neuf vs ancien, frais de notaire, charges de copropriété, vacance locative estimée.
- Privilégier les zones avec une demande structurelle forte (Île-de-France, Bordeaux, Lyon, Montpellier, Côte d’Azur).
- Sécuriser le contrat avec un professionnel indépendant : lire le contrat de réservation et le bail avec un notaire ou avocat fiscaliste et vérifier que le promoteur est bien garanti d’achèvement.
Un bon investissement de défiscalisation locatif doit d’abord être un bon bien immobilier. Le gain fiscal ne compense pas un mauvais emplacement ou un prix surévalué !
L’incertitude fiscale est criante. L’investisseur devient assez fréquemment une victime : annulation et remboursement de l’avantage fiscal sur toute la durée, tout en ayant surpayé le bien et reçu (volontairement) un loyer décoté. Cependant vous pouvez misez sur la compréhension de votre contrôleur fiscal et demander une remise gracieuse (en gros de bénéficier quand même du dispositif). Mais c’est rare. Cœur de pierre !
3. Un dispositif complexe mais où le risque de devenir une victime est plus faible : les jeunes entreprises innovantes
Il existe toute une batterie de réduction d’impôt lorsqu’on investit dans une entreprise : PME, PME ESUS, Jeunes entreprise innovante, jeune entreprise innovante de rupture…Pour connaitre la catégorie – et parfois votre investissement n’entre dans aucune – il faut être attentif 
Pour les PME, il s'agit d'investir une somme d'argent, pour au moins 5 ans, dans une entreprise non cotée créée depuis au moins 10 ans (7 si le CA dépasse 250000€), soumise à l'IS et ayant son siège dans un pays de l'espace économique européen, certains secteurs notamment financiers étant exclus. Le dispositif est réservé aux personnes physiques, résidente fiscale en France, etc. 
Jeunes entreprises est un statut accordé aux sociétés de moins de 8 ans, indépendantes (personnes physique>50 %), qui investissent plus de 15 % (JEI) ou 30 % (JEIR) de leurs charges dans la R&D, avec un critère de taille (moins de 250 personnes et CA<50M€ ou total bilan<43M€. Les JEIC ont des critères de croissance (CA +100 % ou +10 salariés sur 3 ans).   
Le risque de passer à côté d’un critère est donc élevé. Cependant, à la différence du Pinel, vous pouvez effectuer une demande d'avis préalable à l'administration fiscale pour savoir si c’est bien éligible. 
On sait la question que vous vous posez après avoir lu le Pinel : mais pourquoi cette idée lumineuse de lever l'incertitude fiscale avant l’investissement n’est pas davantage répandue ? La demande d’avis, c’est le DPE ou le métrage Carrez de la fiscalité, l’anti-migraine du BOFIP. On est fan. 
4. Dispositif Girardin : tonnerre sous les tropiques 
De quoi on parle ? 
Le Girardin est un dispositif fiscal qui se divise en deux volets : 
Le Girardin industriel est un investissement productif (matériel ou équipement) qui finance une activité économique en Outre-mer. En échange, l’investisseur obtient une réduction d’impôt immédiate l’année de l’investissement. 
Le Girardin logement social vise le financement de la construction de logements sociaux en Outre-mer en échange d’une réduction d’impôt. 
Ce mécanisme permet une réduction d’impôt égale ou supérieure au capital investi qu’on récupère en une fois. On parle d’avantage fiscal “one-shot” : pour 10 000 euros investis, la réduction peut atteindre jusqu’à 12 000 euros selon le montage (110 à 120 % du montant investi). 
Les biens et équipements doivent être réellement livrés, affectés et exploités pendant une durée minimale (généralement de 5 ans). Un montage fictif ? Remise en cause de l’avantage fiscal, mais ça vous l’aviez deviné. 
Pourquoi tant de contentieux ?
Le Girardin est un bazooka en matière de défiscalisation, mais présente bon nombre de risques qui peuvent en refroidir plus d’un. 
Le principal : le redressement fiscal si les conditions ne sont pas respectées. Un investissement fictif, le matériel non-livré, une exploitation non-effective ou encore des sociétés intermédiaires en faillite conduisent à la reprise de la réduction d’impôt. Et qui dit grosse réduction, dit grosse reprise. 
Le problème, c’est que le Girardin est extrêmement dépendant à l’intermédiaire : beaucoup d’investisseurs s’appuient sur le monteur. Mais si celui-ci défaillit, l’opération est souvent compromise. 
Autre risque : la liquidité et la revente. Le Girardin n’est pas un investissement liquide et la revente est complexe si on perd l’avantage fiscal. En parallèle, les montages complexes, parfois opaques, qui impliquent plusieurs structures (holdings, SCI, filiales localisées, etc.) fragilisent la bonne mise en œuvre du mécanisme.  
Enfin, le Girardin est souvent présenté comme un placement “garanti”. En réalité, il n’en est rien : les opérations reposent toujours sur des hypothèses fragiles. Ne croyez pas aux mirages. 
Contrôles et retours d’expérience
Vous l’aurez compris, le Girardin est ultra-technique et dépendant d’intermédiaires. De nombreux contribuables se sont retrouvés redevables de l’intégralité de la réduction d’impôt après une requalification pour montage abusif. Les raisons les plus fréquentes :
- Matériel non livré ou jamais utilisé.
- Sociétés intermédiaires liquidées.
- Défaut d’exploitation des biens financés.
La DGFiP, en pleine connaissance de ces problèmes, cible régulièrement les dossiers Girardin. Des redressements fleurissent, pouvant exiger le remboursement intégral de la réduction d’impôt, avec intérêts. Dans la plupart des cas, le Conseil d’État et les cours administratives ont annulé ces réductions après avoir démontré l'absence d'une exploitation effective ou de livraison du bien. C’est le cas le plus fréquent. 
Malheureusement, nous n’avons pas de document officiel qui recenserait un nombre annuel ou un montant total de dossiers Girardin contrôlés. 
Quelques exemples : 
En juillet 2021, un Girardin a fait l’objet d’une requalification pour montage fictif : le contribuable a dû rembourser 45 000 euros de réduction indue. À Paris, en 2020, une sombre histoire de Girardin photovoltaïque non raccordé a conduit à un redressement collectif de plus de 1,2 million d’euros. Oui, ça coûte cher. 
Bonnes pratiques : comment se protéger ?
En premier lieu, il faut savoir lire entre les lignes. Voici quelques signes d’alerte à repérer :
- Le rendement fiscal promis est très supérieur à la norme sans aucune justification économique plausible. Louche.
- Le montage financier nécessite de multiples intermédiaires et un transfert rapide de flux entre sociétés.
- Il n’y a aucun Kbis, garanties de bonne fin, assurances ou documents prouvant l’exploitation effective.
- Une promesse de rente/garantie de performance irréaliste.
- Un prix d’entrée supérieur à la valeur économique réelle.
Tous ces éléments devraient (au minimum) vous faire lever un sourcil. Certaines bonnes pratiques peuvent vous permettre d’éviter la catastrophe. 
Demandez et vérifiez le Kbis du monteur, les bilans, les contrats d’exploitation, la preuve de livraison (PV, facture, attestation d’exploitation) ainsi que les agréments éventuels. 
Exigez une garantie de bonne fin, une garantie bancaire ou une assurance qui couvre le risque de non-réalisation. 
Vérifiez l’existence d’un opérateur local solvable (via des contrats d’exploitation ou une preuve d’activité). 
Ne vous fiez pas uniquement au commercial ! Faites valider le montage par un avocat fiscaliste ou un notaire indépendant. 
Attention au rendement annoncé ! Simulez l’impact de votre investissement si le dispositif venait à être remis en cause. 
Enfin, vérifiez les clauses de sortie : que se passe-t-il si l’émetteur fait faillite ? Existe-t-il une assurance ou un fonds de réserve ? 
Vous l’aurez compris, investir en Girardin n’est pas une action à prendre à la légère. Le risque de perte en capital est réel. De quoi en décourager plus d’un. Et si on vous disait que des alternatives existent ?
5. Les dispositifs grand public à moindre risque fiscal
Avant toute chose, le risque zéro n’existe pas. Tout investissement présente des risques de perte en capital. Cependant, certains placements sont moins exposés aux risques de redressements que d’autres.
Le Plan d’Épargne Retraite
Le PER regroupe l’ensemble des enveloppes dédiées à l’épargne retraite. Vous versez les sommes de votre choix pour bénéficier d’un avantage fiscal bienvenu : une déduction de votre revenu imposable de vos versements. De quoi faire baisser logiquement le montant d’impôt sur le revenu dû. 
La déduction d’impôt est évidemment plafonnée et le gain fiscal peut atteindre jusqu’à 45 % d’économie selon votre tranche marginale d’imposition. Vous récupérez votre épargne au moment de votre départ en retraite, sous forme de capital ou de rente (la fiscalité change en fonction de ce choix). 
Le risque de redressement est quasi-nul, puisqu’on parle ici d’un produit régulé, contrôlé par l’ACPR et l’AMF.  
Bonne nouvelle, Klemo vous propose un Plan d’Épargne Retraite à bas frais pour sécuriser vos vieux jours et réduire vos impôts dès maintenant. De quoi allier l’utile à l’agréable. 
Les dons aux associations
Donnez, donnez, dooonnez. Les dons aux associations d'intérêt général ou d'utilité publique vous permettent de bénéficier d’une réduction d’impôt de 66 % du montant donné (dans la limite de 20 % du revenu imposable). Cette réduction grimpe à 75 % pour un don aux associations d’aide aux personnes en difficulté mais est davantage limitée (1000 €).  
Donc pas besoin de vérifier 36 critères pour savoir si ça fonctionne. 
C’est une manière efficace et altruiste de réduire la facture fiscale avec une simplicité administrative bienvenue : le reçu fiscal est suffisant pour prouver votre don.  
Les solutions d’épargne avec avantage fiscal
L’assurance vie vous permet de placer votre argent selon une allocation d’actifs de votre choix entre fonds euros (sécurisés mais peu rentables) et unités de comptes (actifs financiers plus rémunérateurs mais plus fluctuants). Vous pouvez ainsi investir dans l’immobilier, dans les matières premières ou même dans l’énergie verte via des unités de compte au sein d’une assurance vie. 
Et, ce qui nous intéresse ici, c’est l’avantage fiscal sur les rachats après 8 ans : un abattement sur les gains est prévu (4 600 euros pour un célibataire et 9 200 euros pour un couple). Autrement dit, vous payez moins d’impôt sur vos plus-values. 
Même son de cloche du côté du Plan d’Épargne en Actions (ou PEA pour les intimes) : il vous permet d’investir dans des actions d’entreprises européennes cotées en Bourse ou dans des ETF (des paniers d’actions qui répliquent le cours d’un indice, le CAC 40 par exemple).  
Avec un PEA, vos gains sont exonérés d’impôt sur le revenu (mais restent soumis au prélèvements sociaux) après cinq ans de détention.  Bon, c’est de la fiscalisation pas pour tout de suite, mais assez balisée. 
6. Les conséquences sociales et publiques
Qui profite vraiment des niches fiscales ?
On distingue plusieurs types de niches fiscales. Les investissements lourds, comme le Pinel ou le Girardin, ciblent des contribuables hautement imposés avec un TMI de 30 % ou plus. Ils sont souvent déjà propriétaires, ont déjà investi et ont des revenus élevés réguliers. L’optimisation fiscale leur permet ainsi de protéger leur patrimoine, en toute légalité. 
D’autres niches fiscales permettent d’adoucir le quotidien des Français sans leur demander un investissement conséquent, mais plutôt un effort d’épargne ou une dépense spécifique : les dons, le PER, le PEA, l’assurance vie, l’emploi d’un salarié à domicile, etc. 
D’après l’Observatoire des inégalités, en 2023, les 10 % des foyers les plus aisés captaient près de 50 % des réductions d’impôt immobilières. Les classes moyennes modestes peinent ainsi à accéder à ces dispositifs du fait de leurs seuils de revenus, de l’apport initial obligatoire ou encore des zones géographiques limitées.  
Le dilemme de justice fiscale
Les dispositifs de défiscalisation immobilière coûtent à l’État environ 10 à 12 milliards d’euros par an, soit 0,4 % du PIB. En revanche, cela lui permet d’alléger son intervention dans la construction de logements sociaux, par exemple. 
D’où la question clé : est-il préférable d’inciter le secteur privé à investir ou d’augmenter les budgets publics pour la construction directe ? Notre avis est qu’impliquer les ménages aisés pour favoriser l’accès au logement à des ménages plus modestes est socialement une bonne chose et un mécanisme plus responsabilisant que de s’en remettre toujours à la dépense publique. La mixité sociale dans les logements s’en trouve également améliorée. 
Pour certains économistes, les niches fiscales type Pinel ou Denormandie favorisent la bulle immobilière locale dans certaines zones tendues, ce qui augmente le prix de l’immobilier pour les primo-accédants. Une épée à double tranchant.  
Quand on lorgne du côté des voisins, on note que l’Allemagne et les Pays-Bas préfèrent investir directement dans le logement social plutôt que via des réductions fiscales individuelles. 
Et les Français, ils en pensent quoi ?
Sur Reddit, X et autres réseaux sociaux et forums, on trouve certains commentaires récurrents concernant la défiscalisation : trop complexe, trop opaque, peur de l’arnaque, etc. 
Aujourd’hui, les contribuables préfèrent les solutions claires, réglementées et moins sujettes à contentieux. L’allergie fiscale joue ici un rôle prépondérant : beaucoup n’ont ni le temps ni l’énergie de monter un dossier Girardin. De son côté, une assurance vie demande moins d’effort pour une meilleure visibilité des gains. 
Selon l’Ifop, en 2023, 62 % des Français estimaient que la fiscalité devrait favoriser davantage l’investissement direct de l’État que la défiscalisation individuelle. Les niches fiscales sont souvent vues comme un outil “pour les riches”, ce qui entame la confiance dans le système fiscal. Une méfiance qui encourage d’autant plus l’évitement dans des dispositifs à haut risque. Encore une fois, la transparence et la connaissance de la fiscalité française est une condition sine qua non à une gestion financière efficace. 
7. Conclusion
Les dispositifs de défiscalisation ne sont ni des arnaques, ni des miracles. Ce sont des outils qui peuvent être puissants lorsqu’ils sont bien utilisés et maniés avec rigueur. Il vous faut comprendre la logique économique derrière chaque dispositif et pas uniquement l’avantage fiscal. Si vous vous sentez perdu(e) dans ce mic-mac fiscal, c’est bien normal. Notre application Klemo est là pour ça ! Klemo s’adapte à votre situation et personnalise ses réponses en fonction de votre projet. En tenant compte de l’impact de vos impôts dans ses calculs, l’app vous facilite l’épargne en vous donnant la liberté et la confiance de faire fructifier votre patrimoine. Vous vous dites que ce n’est pas pour vous, que vous n’êtes pas investisseur. On vous répond que vous n’avez pas besoin de l’être, on est là pour ça.
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Information importante
Les informations présentées dans cet article sont fournies à titre informatif et général. Elles ne constituent en aucun cas un conseil personnalisé, financier, juridique ou fiscal.
Elles ne tiennent pas compte de la situation particulière, des objectifs ou des besoins spécifiques de chaque lecteur. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures, et tout investissement comporte des risques, y compris un risque de perte en capital.
Pour un accompagnement adapté à vos besoins personnels, nous vous invitons à télécharger l’application KLEMO pour un conseil personnalisé.
 
                 
                
             
                    