Le système de retraite en France fonctionne sur le principe de la répartition. Pour faire simple, les actifs (ceux qui travaillent) cotisent et paient pour les pensions des retraités. Mais, face aux nombreuses réformes et autres lois, certains Français choisissent de se constituer une épargne retraite par capitalisation. Autrement dit, mettre de côté de l’argent pour constituer un complément de revenus à la retraite.
Non, ce n’est pas de la triche. Pour preuve, l’État a mis en place plusieurs produits d’épargne retraite depuis des décennies : le PERP, le Madelin ou encore le Perco. Depuis la loi Pacte de 2019, tous ces produits d’épargne à long terme sont unifiés sous une seule enveloppe plus souple et accessible : le PER, pour Plan d’Épargne Retraite.
Ce petit nouveau dans le paysage fiscal peut prendre trois formes différentes :
Le PER permet de verser des sommes tout au long de la vie active, avec la possibilité de les déduire de son revenu imposable, dans certaines limites. Une fois l’âge légal de départ à la retraite atteint, l'épargne accumulée peut être récupérée sous forme de capital, de rente viagère, ou d'une combinaison des deux.
Vous l’aurez compris, le PER n’a pas attendu longtemps pour s’imposer comme LE produit phare des Français pour préparer leur retraite. Souple, simple à transférer, défiscalisant, le Plan d’Épargne Retraite coche beaucoup de cases.
Il est généralement conseillé d’avoir une épargne de précaution (typiquement, sur un Livret A), quelques produits d’investissement (assurance vie, PEA, immobilier, etc.) et un produit d’épargne retraite. Là où l’assurance vie brille par sa versatilité et l’immobilier par sa pérennité, le PER tire son épingle du jeu en matière de retraite.
L’argent que vous mettrez sur votre PER sera exclusivement dédié à la fin de votre vie d’actif. En y versant des sommes régulièrement au cours de votre vie professionnelle, vous vous constituez une petite trésorerie que vous pourrez récupérer :
Les versements sont souples : ils sont libres, vous pouvez les réaliser ponctuellement ou même les programmer, sans aucune obligation de montant ni de fréquence. Ne délaissez pas les versements programmés, c’est un moyen efficace de lisser l’effort d’épargne et la prise de risque sur les marchés financiers. Petit à petit, l’épargne fait son nid.
Enfin, contrairement à l’assurance vie, un contrat de Plan d’Épargne Retraite peut être transféré d’un organisme à un autre. Autrement dit, si vous n’êtes pas satisfait de votre contrat actuel, libre à vous de changer d’établissement pour bénéficier de frais moindres ou avoir des supports de meilleure qualité. Comptez entre 3 et 5 mois pour cette opération, en moyenne.
Cette flexibilité vous permet d'adapter la sortie de votre PER à vos besoins et à votre situation. Attention ! Gardez en tête que les sommes placées sur un PER restent bloquées jusqu’au moment de votre départ à la retraite, sauf dans certains cas de déblocage anticipé (mariage, naissance, achat de la résidence principale, etc.).
C’est bien de voir loin, mais il faut aussi penser au présent. Pour inciter les Français à considérer le PER, le gouvernement a prévu un avantage fiscal non négligeable. Les versements volontaires effectués sur votre Plan d’Épargne Retraite peuvent ainsi être déduits de votre revenu imposable. Autrement dit, vos revenus imposables baissent, ce qui fait mécaniquement baisser le montant de votre impôt sur le revenu.
Eh oui, chaque euro versé sur votre PER fera l’objet d’une déduction fiscale, de quoi bénéficier d’une économie d’impôt immédiate en plus de vous apporter un sourire au moment de votre déclaration de revenus (si, si, c’est possible).
Bien sûr, il y a une limite. Pour les salariés, la déduction ne peut excéder 10 % de vos revenus professionnels nets imposables de l’année précédente, avec un plafond fixé à 37 094 €. Pour les indépendants, ce plafond est le même pour les BIC, BNC ou BA de l’année précédente.
À noter que ces plafonds sont individuels, mais mutualisables au sein d’un couple. Le tout reportable sur trois ans, ce qui signifie que vous pouvez reporter votre avantage fiscal pour vous assurez de ne perdre aucune économie d’impôt.
Dernier point, si le PER intéresse par sa douce fiscalité à l’entrée, il ne faut pas oublier que les impôts reviennent au galop à la sortie, quand vous récupérez votre argent. Ici, tout dépendra du mode de retrait (en capital ou en rente) et du choix d’avoir déduit ou non les versements volontaires à l’entrée. Car, oui, si vous choisissez de ne pas déduire vos versements sur votre PER, c’est la fiscalité à la sortie qui sera adoucie. C’est une question de choix. À retenir aussi que le revenu baissant à la retraite, le taux d’imposition baisse également et, l’un dans l’autre, il est généralement intéressant de défiscaliser dès lors qu’on a un taux marginal d’imposition de 30 % à la souscription.
Nous ne sommes pas tous égaux en matière d’investissement. Que ce soit le temps, l’énergie, les moyens ou même l’intérêt, tout le monde n’a pas le même profil d’investisseur et encore moins le même horizon de placement. Pour ça, le PER prévoit trois types de gestion :
La gestion libre
C’est simple, c’est vous qui prenez les commandes ! Vous choisissez vous-même les supports d’investissement qui vous intéressent : fonds en euros, actions, obligations, SCPI, etc. C’est l’option adéquate pour avoir un contrôle total sur vos placements.
La gestion pilotée
On l’appelle aussi gestion horizon : c’est le mode par défaut du PER. Vous définissez votre profil d’investisseur (prudent, équilibré ou dynamique) et l’assureur ou la banque gère les placements pour vous en fonction de ce profil, de votre âge et de l’échéance retraite. C’est une solution clé en main qui permet de ne pas se perdre dans les méandres des placements financiers.
La gestion pilotée est particulièrement adaptée à l’horizon de retraite : vos placements seront de plus en plus sécurisés (et donc tournés vers les fonds en euros) à mesure que l’heure de la retraite approche. Vous déléguez simplement la gestion de votre contrat à des professionnels, sans vous soucier de suivre les marchés avec anxiété.
Un point d’attention : les frais cumulés. Entre les frais de contrat, de supports ou de gestion, ils peuvent facilement excéder 2 % par an. Et ça, c’est un coup dur pour le rendement de votre placement. Pensez à toujours comparer la performance nette de frais, d’autant plus si la gestion pilotée du PER repose sur des fonds actifs coûteux. Cependant, certains contrats sont plus vertueux que d’autres, avec des frais limités, des fonds comme des ETF accessibles à moindres frais et une gestion pilotée raisonnable qui permettent de contenir le coût global autour de 1 %.
La gestion sous mandat
Elle est souvent réservée aux patrimoines importants. Votre contrat et sa gestion sont entièrement délégués à un gestionnaire de fonds qui aura à cœur de mettre en place une stratégie sur mesure selon vos objectifs financiers.
Be Klever
Ces différentes options de gestion s’adaptent à votre profil de risque : si vous privilégiez la prudence, les fonds euros seront un allié de poids. Si vous préférez une approche dynamique, votre PER aura une partie plus importante dédiée aux actions, à l’immobilier, etc. |
Ce n’est pas la partie la plus joyeuse, mais qui dit préparation de sa retraite dit aussi transmission de patrimoine. Là aussi, le PER tire son épingle du jeu grâce à sa fiscalité avantageuse en cas de décès. En effet, lorsque le titulaire d’un PER décède avant sa retraite, l’épargne est transmise à ses bénéficiaires avec une exonération totale des droits de succession (dans la limite de 152 000 € par bénéficiaire).
À l’instar de l'assurance vie, le PER propose deux types de supports : les fonds en euros et les unités de compte.
L’idéal sera de mixer les deux : allouez une partie de votre PER en fonds en euros pour sécuriser une partie de votre épargne et boostez l’ensemble en y ajoutant des unités de compte. Selon votre profil d’investisseur, la part d’UC sera plus ou moins importante, en fonction de votre appétence au risque.
En ce qui concerne les unités de compte, le choix est vôtre : actions, obligations, parts de SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier), ETF (fonds indiciels boursiers), etc. Le plus important, c’est de diversifier les classes d’actifs plutôt que le nombre de supports : un peu d’immobilier, un brin de non coté (private equity, SCPI…) et un zeste d’actions et obligations permettent de mutualiser efficacement le risque de perte en capital. Ne négligez pas les ETF (aussi appelés trackers, ce sont des paniers d’actions qui répliquent un indice boursier) qui permettent de réduire les frais sur les unités de compte.
Be Klever
Vous pouvez personnaliser votre PER en choisissant des actifs qui font sens pour vous : critères ESG pour participer à l’effort environnemental, fonds conformes à l’éthique musulmane, soutien à des secteurs particuliers, etc. |
Comme tout placement financier qui se respecte, le PER est soumis à certains frais qui peuvent impacter significativement la performance de votre investissement. De fait, on vous conseille évidemment de les examiner attentivement afin de ne pas plomber tous vos efforts :
Oui, ça fait beaucoup de chiffres. Pour les phobiques mathématiques, on a préparé un tableau comparatif des frais et des rendements :
Critère |
Moyenne marché |
Top 5-10 contrats (fourchette) |
Frais sur versement | 2-3 % | 0-1 % |
Frais de gestion des fonds euros | 0,73-0,80 % | 0,5-0,7 % |
Frais de gestion des unités de compte | 0,8-1 % | 0,5-0,8 % |
Frais d'arbitrage | 0,5 % | 0-0,5 % |
Rendement fonds euros en 2024 | 2,5-2,6 % | 3,1-4,5 % |
Si vous avez bien suivi, le PER offre un avantage fiscal intéressant via la déduction des versements du revenu imposable, mais la sortie de votre argent sera, elle, soumise à une imposition.
Florian, 40 ans, cadre dynamique inquiet pour son avenir, souhaite préparer sa retraite tout en optimisant sa fiscalité. Après quelques recherches, il parcourt ces lignes et décide d'ouvrir un PER individuel avec une gestion pilotée équilibrée. Il verse 5 000 € par an, déductibles de son revenu imposable, ce qui lui permet de réduire son impôt de 1 500 € par an (hypothèse d'une tranche marginale d'imposition de 30 %) et de gâter d’autant plus ses ados à Noël.
Après 20 ans, en supposant un rendement moyen de 4 % par an et quelques simplifications sur les frais, son épargne atteindra environ 150 000 €. À la retraite, il pourra choisir de percevoir ce capital en une fois, en plusieurs fois, ou sous forme de rente viagère. Florian sourit en pensant aux futurs fruits de son patrimoine intelligemment placé. À lui la maison au bord du lac !
On récapitule pour vous les 7 points à surveiller pour vous assurer de faire le bon choix en matière de PER :
Le Plan d'Épargne Retraite est un instrument efficace pour préparer votre avenir tout en bénéficiant d'avantages fiscaux. En choisissant un PER adapté à votre profil et à vos objectifs, vous mettez toutes les chances de votre côté pour une retraite sereine et confortable. Parce qu’on rêve tous d’une retraite au soleil, l’application Klemo vous accompagne avec ses simulateurs dans chaque étape de votre vie pour vous permettre d’atteindre vos objectifs financiers. C’est gratuit, mais ça peut vous rapporter gros.
Plan d’épargne retraite (PER) - Service-public.fr
Que faut-il savoir sur le plan d’épargne retraite (PER) ? - AMF
Les informations présentées dans cet article sont fournies à titre informatif et général. Elles ne constituent en aucun cas un conseil personnalisé, financier, juridique ou fiscal.
Elles ne tiennent pas compte de la situation particulière, des objectifs ou des besoins spécifiques de chaque lecteur. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures, et tout investissement comporte des risques, y compris un risque de perte en capital.
Pour un accompagnement adapté à vos besoins personnels, nous vous invitons à télécharger l’application KLEMO pour un conseil personnalisé.